Le bon amarrage de votre bateau est un gage de tranquillité et de sécurité, que vous soyez à bord ou pas.
Le bon amarrage de votre bateau est un gage de tranquillité et de sécurité, que vous soyez à bord ou pas. Et cela commence par le choix des cordages pour constituer vos amarres. Ce sont elles qui sécurisent votre embarcation au ponton, au quai ou à un coffre et il n’est pas recommandé de recycler des vieilles drisses ou écoutes. Vos amarres doivent combiner fiabilité, résistance à l’effort et à l’environnement ainsi que facilité de manipulation pour vous procurer un amarrage le plus sûr et confortable possible en toute circonstance.
En fonction de votre programme de navigation et de votre budget, une gamme de matières, de type de constructions des cordages et d’accessoires sont disponibles pour constituer un jeu d’amarres adapté à vos besoins.
Une bonne amarre est dotée d’un bon niveau de charge résistante à la rupture et résistante à l’environnement extérieur tout en disposant d’une élasticité suffisante pour absorber les chocs. Pour optimiser l’ensemble des paramètres ou favoriser un critère plus qu’un autre, les fabricants proposent des amarres constituées de différents matériaux aux modes de constructions variés.
Avant toute chose, vos amarres doivent supporter les efforts imposés par les mouvements de votre bateau à quai. Quelques soient les conditions, elles doivent résister aux à-coups plus ou moins violents qui peuvent survenir du fait du vent et du clapot.
Les efforts mis en jeu sont proportionnels au poids et au fardage (prise au vent) de votre embarcation et plus ils sont élevés plus vos amarres doivent supporter des efforts importants. La charge de rupture d’un cordage est le niveau maximum d’effort qu’il peut supporter avant de rompre.
D’une manière générale, pour un matériau et un type de construction donnés, plus un cordage est épais, plus sa charge à la rupture est élevée, meilleure est sa résistance à la rupture. Attention cependant à ce que vos amarres ne soient pas trop grosses pour vos taquets. D’autre part, selon les modes de construction, la maniabilité et la capacité d’allongement (élasticité) des amarres ont tendance à diminuer avec l’épaisseur.
L’élasticité de vos amarres permettra une meilleure absorption des chocs dus aux mouvements du bateau à quai. À la différence des drisses ou des écoutes, la propension à l’allongement sous tension est une qualité recherchée pour les amarres. Elle prévient les à-coups et diminue les efforts transmis aux points d’amarrage.
D’autre part, cela améliore de façon significative le confort à bord en réduisant les coups de boutoir et les grincements.
Pour une élasticité de cordage donnée, plus un bout est long, plus il s’allonge. Ainsi dans un port soumis à de fortes rafales de vent ou à de la houle, allonger ses amarres, quand cela est possible, permet d’améliorer l’amortissement de la plupart des mouvements.
Les fabricants proposent aussi des accessoires d’amarrages pour augmenter l’élasticité de vos amarrages (amortisseurs à ressort, en caoutchouc).
Le ragage est la première cause de rupture des amarres. Rien de plus normal, il est difficile de faire un amarrage sans qu’il n’y ait un frottement des amarres sur un quai, une bitte d’amarrage, un taquet, un chaumard, un rail de fargue, etc. Pour s’en prémunir, les fabricants proposent des matériaux et des types de construction des cordages qui permettent de mieux y résister.
De plus, des accessoires sont disponibles pour apporter une protection localisée aux endroits critiques (gaines de protections, protections d’amarres, épissure sur cosse, etc.).
Comme tous les équipements extérieurs, les amarres sont sensibles aux UV. De même que pour le ragage, techniques de construction et matériaux constitutifs influencent la résistance des amarres aux UV.
Votre pratique de la navigation va impacter la durée de vie de vos amarres. Si vous vous amarrez sur une place de port ou de ponton dédiée, les points d’usure par frottement sont généralement très localisés. Sans accessoire de protection (surgainage, protection contre le ragage, montage spécifique, etc.), ils conduisent à une usure prématurée. De même, si vos amarres restent souvent à poste sur le quai, leur exposition aux UV sera maximale.
Comme pour les pare-battages, les recommandations sur le nombre et la longueur de vos amarres varient en fonction de votre programme de navigation.
Si vous naviguez sur une zone connue et maîtrisée, embarquez le minimum d’amarres adaptées aux conditions d’amarrage.
Sauf configuration particulière, cela consiste généralement en 4 amarres :
- 2 amarres de la longueur de votre bateau
- 2 amarres de 1,5 à 2 fois la longueur de votre bateau
Un tel assortiment vous permet de faire face aux situations les plus courantes.
Si vous disposez d’une place de port ou de ponton attitrée, un jeu d’amarres spécifiques est pratique : le nombre, la longueur des amarres, les éventuels accessoires et les dispositions sont calculés au plus juste pour une sécurité optimum et un encombrement minimal.
En revanche, si vous envisagez des sorties de plusieurs semaines ou sur des zones de navigation étendues ou inconnues, il faut pouvoir faire face à tous types de configurations d’amarrage et de météo. Sans compter que tous les endroits où vous accostez ne disposent pas forcément d’un accastilleur pour remplacer une amarre perdue ou endommagée.
Dans cette configuration, il est conseillé d’embarquer un supplément d’amarres ou de cordages :
- Prévoir 6 à 8 amarres permet de faire face à des situations variées et d’en disposer de rechange si besoin (au-delà de la perte
ou de l’abandon d’une amarre, un coup de vent pendant lequel elles vont frotter sur un quai particulièrement rugueux peut
sérieusement les endommager).
- En ce qui concerne les longueurs, envisagez un assortiment de 1 fois à 2 fois la longueur de votre bateau : il est toujours
possible de lover (enrouler un cordage sur lui-même afin de le ranger) un trop-plein de longueur. Disposer d’amarres plutôt
longues vous permet de faire face à plus de configurations et de les passer en double pour un largage facile depuis le bateau.
- Prévoir au moins un cordage de grande longueur (plus de 2 fois la longueur de votre embarcation) pour frapper un point de
fixation éloigné. Il est déconseillé de faire une longue amarre en nouant 2 ou plusieurs amarres plus courtes. En effet, les
nœuds sont des points de fragilité qui peuvent en diminuer la résistance à la rupture de 40 % à 50 %.
- Si vous êtes adepte des criques avec mouillages à la méditerranéenne (amarrage à la côte), 2 amarres ou cordages de
grandes longueurs sont conseillées.
Vous trouvez 3 types de matières pour les cordages destinés à l’amarrage :
- le polyester : pour la résistance et la durabilité.
- le polyamide : pour l’élasticité.
- le polypropylène : pour des amarres flottantes.
Ce sont les amarres les plus courantes, elles sont durables, souples et d’un bon rapport qualité-prix.
Avantages :
- durables et un bon niveau de résistance à la rupture.
- résistantes aux UV.
- sèches rapidement.
Inconvénient :
- élasticité plus faible que les amarres en polyamide.
Les amarres en polyamide (Nylon©) présentent les meilleures capacités d’allongement et d’absorption des chocs. Suivant les modes de construction, certaines amarres en polyamide sont plus sensibles aux UV et finissent par durcir et perdre de leur élasticité.
Avantages :
- bonne élasticité pour une meilleure absorption des chocs.
- bonne résistance à la rupture (mais plus faible que le polyester à diamètre et construction équivalents).
Inconvénient :
- sensibles aux UV suivant les modes de constructions.
Les amarres en polypropylène sont légères et flottantes mais sont les moins répandues du fait d’une faible niveau de résistance à la rupture et de leur sensibilité aux UV. Pratiques car ne risquant pas de se prendre dans une hélice, elles sont généralement utilisées pour les remorquages ou pour des amarrages particuliers (amarrage à la côte par exemple).
Avantage :
- plus légères
- amarres flottantes.
Inconvénients :
- faible résistance à la rupture.
- sensibles aux UV.
Le matériau constitutif des amarres fournit des caractéristiques de base qui sont renforcées ou compensées par le mode de construction des cordages. C’est ce qui déterminera les caractéristiques d’allongement, de résistance et de confort de manipulation de vos amarres. Voici les principaux types proposés par les fabricants.
Les amarres toronnées sont les plus courantes et généralement les plus économiques. Un toron est un ensemble de fibres continues réunies en brins torsadés. Les torons sont ensuite torsadés ensemble pour former le cordage : les cordages pour amarres sont généralement constitués de 3 torons.
Elles affichent un une bonne résistance à la rupture et sont relativement faciles à manipuler. De plus, la structure multi-torons favorise l’élasticité du cordage pour une grande capacité d’allongement : leur élasticité est souvent supérieure à 25 %, soit plus de 25 cm d’allongement pour 1 m de cordage.
Ce type de cordage est facile à épisser pour réaliser des amarres à usage spécifique (œil, terminaison sur chaine, anneau, manille, etc.).
Ces amarres ont tendance à former des coques pendant les manipulations, ce qui peut compliquer leur rangement sur un quai ou à bord.
Pour ce type d'amarre, les fibres sont assemblées en fuseaux qui sont tressés pour constituer le cordage. Le nombre minimum de fuseaux est de 8. Pour certains types de cordages on parle alors de tresse dite carrée : les 8 fuseaux lui donnent une section carrée.
Elles sont indéformables, souples et, d’une manière générale, faciles et agréables à manipuler.
Elles ne forment pas de coques et les épissures sont faciles à réaliser.
Les amarres double tresse sont constituées d’une tresse intérieure, l’âme, recouverte d’une tresse extérieure, la gaine, qui apporte une protection contre les UV et les frottements.
Comme les modèles tressés, ces amarres sont souples avec un grand confort de manipulation.
En combinant une gaine protectrice, résistante aux UV et au ragage, avec une âme en polyamide tressée, les fabricants de cordages proposent ainsi des amarres durables avec une grande élasticité permettant de se passer d’accessoires d’amortissements.
Les épissures sont cependant plus complexes à réaliser.
Le diamètre de vos amarres est fonction du matériau (polyester, polyamide ou polypropylène) et de leur type de construction (toronné, tressé, double tresse). En effet, c’est d’abord la résistance à la rupture des amarres qui guide votre choix.
Les efforts qui seront exercés sur vos amarres dépendent du poids de votre embarcation (pour l’inertie) et de son fardage (sa prise au vent) :
- Les amarres d’un bateau avec un fort fardage (franc-bord important, gréement de grande dimension, etc.) subiront des efforts
plus importants qu’une embarcation avec des œuvres mortes (parties émergées d’une embarcation) présentant une faible prise
au vent.
- D’autre part, plus un navire en mouvement est lourd, plus les efforts qu’il exercera sur les amarres en fin de course seront élevés
ce sont les à-coups plus ou moins violents qui sont observés quand il y a un fort clapot ou quand la houle entre dans un port ou
une marina.
Pour choisir le diamètre de vos amarres il faut donc tenir compte des caractéristiques de votre embarcation.
Si votre navire présente un fort fardage pour sa longueur ou s'il est particulièrement lourd, prenez le diamètre recommandé pour un bateau de taille supérieure. Attention, il faut aussi conserver une bonne capacité d’allongement de vos amarres, aussi ne surdimensionnez pas exagérément leur diamètre.
Généralement, les nœuds diminuent la résistance à la rupture d’un cordage. S’ils sont pratiques et souvent inévitables, dans le cas des amarres il est judicieux d’essayer de s’en passer. Les épissures permettent de faire des boucles ou d’installer des accessoires sur des amarres sans affaiblir le cordage.
En particulier, si vous disposez d’une place de port ou de ponton attitrée, en équipant vos amarres d’épissures vous facilitez vos amarrages et renforcez la sécurité de votre embarcation.
Une boucle correctement épissée est toujours plus résistante qu’un nœud de chaise. Et vous pouvez la renforcer en la surgainant pour une protection supplémentaire contre le ragage.
De même, disposer d’une amarre terminée avec une épissure sur cosse à une extrémité permet des amarrages plus versatiles sans affaiblir les amarres (par exemple pour l’utilisation d’amortisseur d’amarres de type ressort).
Si vous ne maitrisez pas les techniques d’épissures, les fabricants d’amarres proposent des amarres avec une boucle épissée dont la résistance est garantie ou encore avec cosse épissée (acier inoxydable ou plastique).
Pour prolonger la durée de vie de vos amarres, il est important d’en protéger les extrémités pour éviter que les fibres ne se désolidarisent. Si vous maîtrisez le matelotage, terminez vos amarres avec une surliure ou éventuellement une épissure à une extrémité. Plusieurs types de terminaisons sont proposées par les fabricants.
La surliure est la terminaison traditionnelle des cordages et consiste en une ligature avec du fil à surlier résistant aux UV. Durable et solide elle n’altère pas la forme du cordage. Cela garantit que vos amarres ne se désolidariseront pas aux extrémités.
Une terminaison en épissure consiste en une boucle épissée généralement sur une seule des extrémités de l’amarre. Le diamètre de la boucle fait quelques dizaines de centimètres suivant les fabricants.
Un œil épissé est une épissure sur cosse (plastique ou métallique). Ce type de terminaison permet par exemple de fixer une manille à l’extrémité de votre amarre.
Un mousqueton épissé à une extrémité d’une amarre facilite vos amarrages dans certaines situations (sur bouée, pour une annexe, etc.). L’épissure garantit la solidité de l’assemblage pour un encombrement minimal.
À défaut d’un œil épissé, l’épissure est appliquée directement sur la manille pour un assemblage léger, ajusté au diamètre de la manille et tout aussi résistant. Cela vous permet par exemple de prolonger votre amarre par un ressort d’amarrage, un morceau de chaine ou tout autre dispositif spécifique.
Comme tous les équipements marins, un rinçage à l’eau douce régulièrement ou quand cela est possible prolonge leur durée de vie.
Les matériaux étant sensibles aux UV, mettez vos amarres à l'abri du soleil lorsqu’elles ne servent pas.
Comme tous les équipements marins, un rinçage à l’eau douce régulièrement ou quand cela est possible prolonge leur durée de vie.
Les matériaux étant sensibles aux UV, mettez vos amarres à l'abri du soleil lorsqu’elles ne servent pas.
Autant que possible, protégez-les des frottements : utilisez des gaines de protection permanentes ou temporaires suivant les conditions.
Inspectez-les régulièrement pour identifier au plus tôt tout endommagement qui pourrait les fragiliser et conduire à une rupture prématurée. Voici quelques éléments à surveiller alertant d’une perte d’intégrité de vos amarres :
- des traces d’usures anormales ou particulièrement marquées.
- un effilochage ou une désolidarisation du cordage.
- des anomalies dans l’épaisseur du cordage, notamment un rétrécissement localisé ou général.
- un changement dans la raideur ou la souplesse de vos amarres est souvent le signe qu’elles ont subi une charge excessive.
Voici les accessoires les plus courants associés aux amarres.
Les gaines de protections s’installent sur les amarres aux endroits de forts frottements (points de contact sur les chaumards, bittes d’amarrage, taquets d’amarrages, etc.). Elles préviennent l’usure prématurée de vos amarres et préservent leur résistance à la rupture.
Les amortisseurs d’amarres augmentent l’élasticité d’un amarrage. Ils se présentent généralement sous la forme de :
- ressorts en acier inoxydable à intercaler entre le quai et l’amarre.
- amortisseurs en caoutchouc : l’amortissement est assuré par l'enroulement de l’amarre autour de l'amortisseur.
Les crochets de rangement se fixent sur un panneau dans un coffre ou un local ou encore sur les balcons. Ils permettent de suspendre vos amarres lovées pour qu’elles sèchent et soient facilement accessibles.
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